I'm Lin Jing; Feat : Huang Zi Tao [EXO]
Double face : Huan Eun Cheol Nombre de messages : 36
| Sujet: LIN JING * Blind soul [ADMIN] Ven 7 Mar - 23:18 | |
| Lin Jing - 林晶 ; Poste vacant. Oui / Non; Feat. Huang Zi Tao [EXO] ; My name is my credit card. Age. 21 ans Origines. Chinois Sexualité. Homosexuel Groupe Sanguin. B Groupe. Still dreaming
| I’m too sexy for my shirt. Lin Jing est un mec banal. Un chinois banal plutôt. Sa seule véritable particularité ce sont ses yeux. Déjà parce qu'ils ont une forme féline très sensuelle et esthétique mais surtout parce qu'ils sont voilés. Sa cécité a en effet changé l'aspect de ses yeux qui sont devenus opaques, un nuage gris venant recouvrir sa rétine. Certains trouvent ça beau, ça en révulse d'autres, tout en est-il que Jing pense que c'est ce qui fait son individualité. C'est comme si ses parents avaient laissés une trace dans son regard; Comme beaucoup de personnes atteintes de Glaucoma, Jing garde ses yeux ouverts la plupart du temps, puisqu'il peut encore distinguer des formes et des couleurs mais surtout la lumière. C'est dur pour lui de se concentrer et le résultat de ses yeux à demis ouverts n'est pas très esthétique mais après tout il ne se voit pas.
Sa peau est restée un peu plus foncée que celle des habitants de Touljin, le soleil de sa campagne ancré entre ses pores. Très grand, il dénote par sa carrure de mannequin. Il fait pas mal de sport ce qui l'a doté d’abdominaux apparents mais surtout de jambes très musclées. Il adore courir.
Habituellement brun, il aime décolorer ses cheveux en blond. Vous me direz que c'est bizarre quand il ne se voit pas mais c'est pas parce qu'on est aveugle qu'on ne doit pas prendre soin de soi même, non ? Il s'habille majoritairement en noir et blanc et ne fait jamais son shopping seul... qui sait avec quelle immondice il se retrouverait dans le cas contraire ? Alors il emmène ses amis les plus stylés avec lui (les plus stylés d'après ces mêmes amis) et il en crois son touché, et leur parole. Il leur fait aveuglement confiance (sans jeu de mot !). |
You’re in my head, get outta my head. –Ashlee Simpson Rêver pour vous, c'est ? Vivre. Un rêve qui vous a marqué. Ce souvenir qui revient parfois, un bruit strident, comme une sirène qui ne s'arrête plus et moi qui court sans m'arrêter. Et puis ce flash de lumière qui aveugle ma rétine et transperce mon corps. Et le noir et l'odeur du sang et la texture du sang sur tout mon corps, la douleur, le feu, la chaleur, la cendre, mon corps sale, cassé, blessé et mes larmes qui se transforment en crystal et me transpercent violemment. Et puis c'est le néant qui revient, mon quotidien. Malgré ce qu'on pourrait croire, Jing est un jeune homme joyeux et vivant. De nature très sociable, il aime papillonner d'amis en amis, même si à Touljin, il n'en a pas encore énormément. Il arrive à faire oublier son handicap par sa joie de vivre imbattable et son enthousiasme sans faille ! Il n'y a que quand les souvenirs remontent, quand on mentionne ses parents ou son ancien village ou son ancienne vie que le visage de Jing s’assombrit. Dans ces moments là il se ferme totalement et refuse de parler.
Etant un jeune homme comme les autres, il aime beaucoup sortir, que ce soit dans des bars ou pour aller à des concerts. Il boit mais ne fume pas et rêve secrètement à ce qu'un jour ce soit lui, sur cette scène, avec sa guitare et sa voix. Mais il a peur, il a peur et il n'est pas confiant en lui même et parfois il se met à penser que son handicap peut l'en empêcher, que la discrimination est partout et qu'un chanteur aveugle, ce n'est pas vendeur, ce n'est pas joli, ce n'est pas normal. Passionné, il se donne tout de même à fond dans la musique et il joue parfois dans des petits bars inconnus de la banlieue de Touljin. Il compose et chante lui même mais ne montre pas ça à n'importe qui il n'est pas encore assez sur de lui pour s'en vanter.
Il pourrait donner sa vie pour ses amis, littéralement. Comme il n'a plus de famille il se raccroche souvent à eux comme si ils étaient sa propre famille. Ca peut faire peur mais il ne faut pas, Jing est quelqu'un d'adorable quand il vous apprécie et l'avoir en ami pourrait vous sauver de nombreuses fois, il n'hésitera jamais à venir vous aider ou à vous prêter de l'argent, même si sa situation financière est très difficile. Il est aussi très tactile avec les gens en général donc ne soyez pas surpris s'il se met à vous tenir la main en pleine rue ou s'il vous fait un câlin, juste comme ça, c'est normal ! I won’t get stuck in the past –Ashley Tisdale “Inside me there was everything I had believed was outside. There was, in particular, the sun, light, and all colors. There were even the shapes of objects and the distance between objects. Everything was there and movement as well… Light is an element that we carry inside us and which can grow there with as much abundance, variety, and intensity as it can outside of us…I could light myself…that is, I could create a light inside of me so alive, so large, and so near that my eyes, my physical eyes, or what remained of them, vibrated, almost to the point of hurting…” ― Jacques Lusseyran
林晶 –La forêt de crystal C'est dans un froid glacial que Jing est né. Entre deux couvertures de fortune, une lumière vacillante éclairant le profil de sa mère et la neige tombant sans s'arrêter à l'extérieur. Il n'avait pas crié, le bébé s'était juste mis à pleurer, pleurer des larmes cristallisées par le froid que jamais les Lin n'oublieront. Il l'avaient appelé Jing, l'ideogramme du cystal. Il était beau, pale et fragile, un prématuré né sur de la paille, en pleine campagne chinoise. Les Lin n'ont jamais eu beaucoup d'argent, ce n'étaient que de simples fermiers au nord ouest de la Chine. Jing n'aurait pas du survivre, le médecin du village ne lui donnait pas une semaine par ce froid et sa petite constitution. C'était sans compter sa volonté....
11 ans plus tard il était toujours là, droit et fier, adolescent bronzé par le soleil chinois. Son quotidien était banal mais agréable, il vivait majoritairement dehors, entre les champs de ses parents et l'école en plein air du quartier. Il était heureux et insouciant, il avait beaucoup d'amis et passait son temps à jouer ou faire ses devoirs. Ses parents étaient toujours à la limite de la pauvreté mais faisaient tout pour que le petit Jing ne s'en rende pas compte, ils donnaient tout pour son bonheur, quitte à s'oublier eux mêmes.
Ce jour là ils lui avaient réservé une surprise. Quand Jing rentra de cours, posant son sac à dos plein de terre sur une chaise, il trouva ses deux parents attablés dans la cuisine. « Jing, tu pars étudier près de la ville dès la rentrée prochaine. » La nouvelle était tombée comme ça, sans prévenir et Jing avait pleuré. Il n'avait pas pleuré parce qu'il allait quitter ses copains ni parce qu'il allait quitter la maison familiale, il avait pleuré parce qu'il savait ce que cela représentait. Etudier près de la ville voulait dire internat, voulait dire beaucoup de frais et voulait dire que ses parents avaient du se tuer à la tache en secret pour économiser assez d'argent pour le lui permettre. Jing avait pleuré parce que son rêve c'était un peu de découvrir la ville. Mais il avait aussi pleuré parce qu'il avait peur, peur de tout laisser, peur de partir, peur des gens de la ville, peur de la ville elle même, peur que ses parents ne soient seuls...
Et puis il était partit, dans son nouveau collège. Les débuts étaient dur, la plupart des autres élèves se moquant de lui parce que sa peau était trop foncée et que son corps était trop élancé et que des yeux étaient trop allongés. Mais Ling s'en fichait parce qu'il rendait ses parents fiers. Il se concentra sur ses études. Ses premiers vrais amis, il ne se les fit que lors de sa seconde année dans l'établissement.
Brillant, Jing pu intégrer le plus grand lycée de la grande ville à la fin du collège. Il se mit à faire plusieurs petits boulots le week end et le soir pour pouvoir le payer, mentant à ses parents sur le véritable coût de ses études. Il retournait les voir à la campagne à chaque vacances et chaque fois repartir était un peu plus douloureux. Chaque fois il se sentait coupable de les laisser derrière, seuls, mais chaque fois il repensait aux sacrifices et aux mots doux et il repartait. Jing alla jusqu'à l'université où il choisit de suivre le cursus musique, rêvant secrètement de devenir musicien professionnel.
C'est alors que la guerre éclate. Les pires souvenirs et les pires traumatismes de sa vie.
Son père avait évidemment été mobilisé et Jing décida qu'il était temps de rentrer et d'aider sa mère. Il ne pouvait la laisser seule dans l'angoisse qu'il puisse arriver quelque chose à son mari et en temps de guerre, ça lui paraissait stupide de continuer à aller à la fac étudier la musique.... Il retourna donc dans sa campagne familiale et ils vécurent de cette façon, à deux, pendant quelques mois, avant que la guerre prenne une nouvelle tournure.
C'est le 25 Avril 2011 que tout bascula. Comme tous les jours, Jing était partit au village pour acheter quelques provisions et saluer des connaissances. Ce jour là l'air était bizarre. Le ciel, couvert, était anormalement silencieux et tous les mouvements semblaient comme suspendus, dans un malaise malsain. Lin Jing avait un mauvais pressentiment. Tout était trop calme, l'air était trop blanc, trop vide, trop. Il acheta sa brique de lait et se dirigea vers la ferme familiale au pas de course, il devait absolument rejoindre sa mère. Il le sentait, s'il ne le faisait pas, il allait le regretter.
Et c'est là qu'un bruit strident envahit les rues et les routes de campagnes, un bruit de mort, un cri aigu et horrible que Jing ne pourra jamais oublier.... ce fut progressif, le bruit vint d'abord chatouiller ses oreilles puis se loger dans son corps, le salissant de façon indélébile, mais bientôt ce fut le sol qui se mit à trembler et les arbres à chuchoter et Jing accéléra, il courrait, à bout de souffle. Alors qu'il pu enfin apercevoir le toit de leur maison, il le vit. Il vit cet éclat de lumière. C'était beau et horrible à la fois, c'était là, tout autour de lui, partant de l'intérieur de sa maison et des larmes de crystal se mirent à barrer son visage sans même qu'il ne s'en rende compte. L'éclat ne dura qu'un instant, un instant interminable durant lequel le temps s'était suspendu et Ling avait stoppé sa course. Ses jambes lâchèrent alors qu'une explosion suivit, violente et destructrice. Le jeune homme ne se souvient de rien après ce bruit déchirant le ciel et la fumée qui avance vers lui et son corps qui tombe.
Il s'était réveillé, une semaine plus tard, dans un flou angoissant, le corps bandé et le bras droit brulé au 3ème degré. On lui raconta ce qu'il s'était passé. La bombe. La maison. Et il ne pensa qu'à une chose, sa mère. On ne sut lui répondre, il n'y avait plus rien, tout avait été rasé. Les animaux, les champs, la maison, tout avait disparu.... Plus rien.
Pris de panique, Ling s'agitait avant de réaliser que quelque chose n'allait pas... « Mes... yeux.... » Le militaire qui était à son chevet lui expliqua que la bombe les avaient touchés. Des débris étaient venus se loger dans sa rétine, développant un Glaucoma traumatique grave. « Qu...quoi ? » En gros, Ling allait perdre la vue. Pour le moment il ne faisait que percevoir les gens et la lumière et la couleur dans un flou gaussien mais plus les mois et les années passeront, plus sa vision diminuera jusqu'à totalement disparaître. Il pourrait toujours distinguer la lumière et son absence mais pas plus. Le noir complet, la mort, le vide. Il pouvait se faire opérer pour essayer d'arranger les choses mais rien n'était garantit et l'opération coûterait une fortune.
Crise de panique. Il avait pleuré. Pendant des jours entiers.
Puis il était retourné à la ville... essayant de s'habituer, de vivre, de survivre, de se remettre du choc. La guerre pris fin peu après et Jing n'eut aucune nouvelles de son père. Après tout, même s'il était décédé, qui se souciait d'un petit paysan chinois... Le jeune homme se mit dans la tête qu'il avait été tué par les coréens du Sud dans un affrontement, c'était mieux comme ça, il ne pouvait rester bloqué dans l'homme de son passé, il devait avancer.
Il partit alors pour la capitale. Il devait vivre pour ses parents, vivre avec joie et force à leur place et en leur nom. Il devait aller au delà de son nouvel handicap pour vivre. Maintenant installé à Touljin, Jing travaille dans un magasin d'instruments de musique. Son handicap ne lui pose pas de problème dans un tel endroit, il ne peut de toute façon pas voir les regards en coin des clients ou des passants. Alors à quoi bon y penser. Il essaye doucement de se remettre des événements passés tout en essayant d'accepter sa cécité. Il se console en se disant qu'au moins, il n'a pas perdu ses rêves. C'est la seule chose qui lui permet de s'accrocher et de garder le sourire en toutes circonstances. Sealed with lies through so many tears –Evanescence Code. autovalidéComment avec vous connu le forum ? Je susi admin hihi Hoa, toujours 22 ans, voilà mon DC tant attendu haha ! Avec mon bébé Tao en feat que j'ai rendu aveugle pour la bonne cause :'( - Spoiler:
La honte, la pudeur, l'estime de soi, des sentiments qui s'étaient envolés avec les rêves, qui étaient resté sous les paupières de cet homme qu'il avait connu, qu'il avait emporté avec lui dans les abimes de son sommeil. Plus rien ne pouvait détourner Eun Cheol lorsqu'il ressentait le besoin de se remplir et de retrouver, le temps d'un unique instant, ce contrôle qu'il avait perdu sur son corps. La chaleur se répandant dans l'œsophage, les lèvres brulées, gercées par la douceur des nouilles, le fout de soja imprégné des vêtements, du corps, lui pénétrant dans les veines. Il avait du sang couleur de soja dans ces moments là, boire boire, manger, engloutir, tout était devenu vital, comme s'il dégustait ses propres organes pour se sentir enfin lui, enfin libre, enfin plein.
Et si le vide lui faisait peur finalement ? Si ces moments de fragilité totale n'étaient pas le reflet de ce que son être pouvait penser et ressentir au plus profond de ses entrailles, et si finalement la nourriture, la bouffe, se remplir, ne lui permettait pas d'échapper à ce vide qu'il s'était créé, ce vide qu'il croyait l'entourer et le contenter, lui suffire et le rendre un peu moins triste. Il avait peur, en cet instant, peur de cet homme qui était venu lui livre ces nouilles. Il avait peur parce que au fond, inconsciemment, il l'associait à ce coeur brisé, ces os liquéfiés et il avait peur, peur de retomber, le regarder, le dévorer.
Il avait espéré qu'il parte, loin, après lui avoir crié dessus, qu'il le laisse avec sa bouffe, qu'il le laisse se repaitre et se liquéfier dans son appartement. Il voulait mourir de s'être remplit, il voulait mourir et le retrouver, il voulait le voir, il le voulait.... Il n'arrivait pas, non, il n'y arrivait pas. C'était comme vouloir sourire sincèrement, comme vouloir lui faire dire je t'aime à ses parents, comme lui dire de rentrer chez lui et de vivre heureux. Il ne pourrait pas.
C'était un minable. Un pur déchet.
Mais il n'avait pas honte, il n'avait plus honte. Il avait apprit à aimer cette détresse et déchéance, à aimer ce corps de plus en plus décharné, ces cernes qu'il cachait avec du maquillage, ce sourire fané et ces doigts verdâtres d'avoir trop fait vomir. Il ne s'aimait pas mais aimait son désarrois. Et il repensait à lui. Son sourire, ses os, son corps, ses lèvres. Et il vomissait. Encore. Mais il était partit, comme cet inconnu basané. Le laissant seul, lui sa bouffe, ses doigts, ses mots et sa gueule défoncée.
Il n'entendait plus rien, dans sa bulle de boulimique. Il n'entendit pas le bruit de la veste qui tombe au sol, le bruit des pas qui s'approchent de son corps, le bruit des vêtements qui se froissent, pour lui, il était de nouveau seul au monde, dans ce vide, se remplissant. Mais son illusion bascula lorsqu'il sentit un souffle chaud se balader dans son cou. Il sursauta, lança un regard d'animal méfiant vers le corps qui l'avait de nouveau dérangé, resserra sa pression sur le crayon qu'il tenait, traçant une longue ligne noire sur toute la largeur de la feuille et avala une énième nouille, se barrant le visage de sauce soja. Il le fixa. Pour ce qui sembla une éternité, ses grands yeux effarouchés plongés dans ceux décidés de son vis-à-vis. Il le voyait sans le voir, comme s'il n'était qu'un épais brouillard reprenant des formes trop bien connues. Il se demandait si on avait pas mit une quelconque drogue dans ces bols.
Touché.
Un long frisson parcourut le corps fragile d'Eun Cheol qui se tendit immédiatement au contact de la main du livreur sur sa joue, son menton, ses lèvres. Que faisait-il ? Pourquoi le touchait-il avec un air si détaché, voulait-il le briser ? La trace de sa main s'inscrit sur sa peau de façon violente, laissant une trace rougeâtre sur son visage; trop pâle pour supporter un quelconque contact. Il l'avait sentit, ce choc, cette brisure interne qui l'avait frappé lors de ce contact, visuel et physique. Il l'avait sentit mais l'ignora, une nouvelle fois, de toute façon il 'était déjà brisé, qu'est ce qu'une fêlure de plus allait pouvoir changer ?
Il le vit s'asseoir dans un coin, contre un mur blanc. Le contraste était saisissant et Eun Cheol trouva ça tellement beau qu'il se détacha de ses bols encore un peu plus longtemps. Il ne remarqua même pas que ce livreur venait de lui prendre un des quatre bols et s'était mit à manger sa nourriture, il ne voyait que cette oeuvre d'art. Cet homme sombre, beau, magnifique, qui se détachait sur un mur immaculé, blanc, vierge, vide. Et l'espace d'un instant l'envie insatiable de se jeter sur cette oeuvre, de la baiser comme on le ferait d'une statue divine le prit.
Un portable sonna. Ce n'était pas le sien, il s'en fichait. Mais ce bruit eut l'effet de lui remettre les idées en place, nourriture, bouffe, remplir. Il recommença à manger, ne prêtant plus attention à l'oeuvre d'art et entre les bouchées, écrivait de nouveau quelques lignes. Sur cette oeuvre. D'art.
Un nouveau bruit se mêla à la sonnerie, un bol qui érafle le sol. Eun Cheol se redressa et remarqua enfin l'affront que l'autre lui avait fait, il venait de lui voler un de ses sésames. Il s'apprêtait à répliquer quand l'autre se mit à parler, ses yeux fixés dans les siens. Le plus vieux ne comprit pas ce qu'il y vit. De la tension ? Du désir ? De l'excitation ? Il eut le réflexe de reculer lorsque l'autre avança. Il lâcha ses baguettes, son crayon et traîna ses membres décharné sur le parquet. Une invitation ? Mais non, il avait juste..... il avait juste envie de nouilles...... d'habitude les livreurs se contentaient de déposer les paquets et de partir alors pourquoi serait-ce une invitation ? C'était lui qui avait un problème, Eun Cheol ne pouvait juste pas décemment descendre et aller s'acheter lui même sa nourriture dans ces moments, ça lui était physiquement et mentalement impossible. Et un livreur était censé faire son travail et partir, peu importe l'état du client, de l'appartement ou la situation. Alors, c'était l'autre qui avait un problème, pas lui. Lui allait très bien, il avait juste faim.
Trop près, il était bien trop près et s'avançait bien trop vite. Dès l'instant où son corps n'était plus qu'à quelques centimètres du sien, Eun Cheol se figea. Il n'allait plus recule,r il ne pouvait plus reculer. Il sentit l'eau et le soja du bol qu'il venait de renverser se répandre sous lui mais ne réussit pas à quitter ces yeux qui le fixaient, ils étaient fascinants. Fascinants mais trop familiers. S'il lui était resté un tant soit peu de sens commun, Eun Cheol aurait fuit depuis longtemps, depuis que le regard du livreur avait capturé le sien et qu'il avait sentit ce courant parcourir ses veines au premier contact de sa main. Mais à quoi bon fuir lorsque votre vie n'est qu'auto-destruction, à quoi bon chercher à éviter ce qui doit arriver. En cet instant, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre mais il n'allait plus reculer.
Il sentit la chaleur monter à ses tempes, ses mains posées sur le parquet s'enduisant de sauce alors que violemment, il se sentit tiré en avant. Il avait agrippé sa chemise et collé leurs deux corps. Jamais Eun Cheol ne s'était sentit si mal, il oscillait entre l'envie de vomir, de se perdre dans ces yeux qui le fixaient, de crier, de se pisser dessus ou de le dévorer sur place. Mais il n'eut pas à réfléchir plus longtemps, le basané se mit à lui dévorer le cou, lui arrachant un long gémissement, mêlant surprise, douleur et plaisir. La sensibilité de son corps était exacerbée par la crise de boulimie, par la maigreur et par le souvenir, il se sentait troublé, excité, perdu. Il se disait que la drogue qu'on avait mit dans son bol devait être très forte pour arriver à lui faire ressentir tant de choses. Il se sentait plein. Mais pas assez. Vivant. Mais pas assez.
La langue et les dents de cet inconnu marquaient déjà sa peau alors que ses mains à lui se dirigèrent vers son T-shirt, l'agrippant avec douleur, se raccrochant à lui comme si c'était la seule solution, le seul radeau qui lui restait pour rester sur terre et retrouver la réalité. L'autre le mettait à nu, littéralement, il exposait sa chair et ses entrailles à sa bouche et son corps, il sentait son corps partout, ses mains lui bruler la peau sur leur passage et tout qu'Eun Cheol pouvait décemment faire c'était s'agripper un peu à ce T-shirt et respirer comme si une crise d'asthme le prenait. Il avait envie, une putain d'envie, un putain de désir, de se faire prendre, là, tout de suite, maintenant, par cette langue et cette bouche qui lui titillait la peau. Il avait envie qu'il lui suce les os, qu'il lui rougisse la peau, qu'il le pénètre sauvagement et le fasse se sentir de nouveau plein. Il avait envie de le dévorer, ne pas prendre son temps, se faire jeter contre le parquet, sentir ses os rapper le plancher, le sang s'écouler de ses lèvres et de ses articulations, il avait envie de souffrir, de se repaître de ce corps trop halé.
Ce n'était plus l'illusion de l'autre. Ces envies n'étaient pas celles de l'autre.
Il était là, la chemise déchirée, la peau rougie, le corps offert, les cheveux décoiffés et la bouche entrouverte. Terriblement sexy et excité.
Puis il s'éloigna, brusquement, sans prévenir. Eun Cheol ne put retenir un râle de frustration alors que l'odeur des ramens et de la sauce couvrant le sol lui fit avoir un nouveau haut le coeur. Il s'était arrêté, recula, parla, se prit la tête entre les mains et Eun Cheol ne se contrôla plus. Il avait maintenant faim de lui. Il n'aurait pas du entamer cette danse morbide, il n'aurait pas du marquer sa peau, c'était trop tard.
« C'est aussi comprit dans le service..... ? » Sussura-t-il en s'approchant à son tour de ce corps. Ce n'était qu'un corps, un corps sans nom, attirant, comme un aimant mais anonyme.
Alors prit d'un élan de désir, il fit rapper ses genoux dans la crasse des ramens renversés et se jeta sur le livreur, le plaquant violemment au sol. Il tenait ses poignets serrés de chaque côté de son visage et le regarda avec un regard affamé. Un regard malsain.
« Brûle moi les entrailles. »
C'était un ordre. Il n'attendit pas de réponse et se jeta avidement sur les clavicules qui s'offraient à son regard. Les dévorant.
Il avait envie de souffrir. Souffrir et exister. C'était à l'autre de jouer, il ne pouvait plus reculer.
Dernière édition par Lin Jing le Dim 9 Mar - 16:34, édité 7 fois |
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